Phalaris aquatica L.
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Phalaris aquatica L.
L’Alpiste aquatique a déjà été observé par les botanistes périgourdins. En effet, il existe une station dans l’extrême
sud du département sur le bord de la route D25, dans le secteur de la Tuilière, 24500 St Aubin de Cadelech. Une
graminée exotique rare dans une commune au nom qui fleure bon le Sud-Ouest ! Cette poacée prospère sur le talus
le long de la route indiquée sur une dizaine de mètres.
Nous avons visité l’Alpiste aquatique au début de juillet 2024, période un peu tardive pour admirer le camaïeu de ses
épillets, alternant le blanc et le vert lumineux. Néanmoins, la végétation est encore vigoureuse, haute plus d’un mètre
avec une implantation efficace. En effet, il est impossible d’arracher la plante avec des racines : la tige se rompt au ras
du sol car le collet se sépare en dessous de quelques renflements bulbeux caractéristiques de l’espèce.
Les épillets des alpistes méritent une attention toute particulière. Souvent au sein d’un glomérule regroupant
plusieurs épillets, entouré par 2 glumes facilement séparables, le fleuron fertile est précédé par 2 fleurons stériles,
minuscules, difficiles à voir car essentiellement constitués par des poils que l’on pourrait attribuer à l’épillet fertile
(voir les photos). Pour sa part, le fleuron fertile, facilement extractible à maturité flanqué de ces 2 fleurons stériles,
comprend une lemme et une paléole imbriquées et étroitement collées au caryopse qu’elles cachent. L’ensemble des
3, forme la semence.
L’ Alpiste aquatique, comme d’autres espèces de Phalaris, est originaire du bassin méditerranéen, donc a été introduit
en France continentale et, dit-on, utilisé en raison de sa résistance à la sècheresse. Il est possible que cette station
soit une implantation subspontanée à partir d’une culture locale ancienne, mais rien ne le prouve.
Exotisme pour exotisme, comment résister au plaisir de citer la Flore française de Gillet et Magne parue en 1887, p.
539 : « En Afrique, le Phalaris noueux est très abondant. On le trouve surtout sur le bord des lacs, des marais et dans
certains pâturages inondés de la province de Constantine où, mêlé au Glyceria fluitans et aux Agrostis stolonifères, il
devient une ressource alimentaire précieuse pour tous les troupeaux qui, au printemps, se rendent du désert dans le
Tell » … Autres lieux, autres époques, mais la botanique reste !
Je remarque que les photos de certains sites Web semblent mélanger les espèces d’alpiste, le plus cultivé étant
Phalaris canariensis (lien), dont le rapport L/l de la panicule est inférieur à 4.
Phalaris aquatica suscite un certain intérêt. Il serait en expansion sur le littoral méditerranéen à partir de vestiges de
cultures anciennes liées au maraichage. Suez s’y est intéressé (région d’Hyères) aidé par le Conservatoire botanique
de Porquerolles pour la sauvegarde de la qualité des eaux.
Quoique Flora Gallica p. 265 et la Flore méditerranéenne p. 474, indiquent que Ph. truncata est une espèce à part
entière, Tela Botanica et WFO estiment que Ph. truncata Guss. ex Bertol. 1836 est synonyme de Ph. aquatica L. !
Donc, avec quelques divergences sur la taxonomie selon les auteurs, on peut déterminer ce taxon avec « Les
Graminées présentes en Dordogne de D. Cournil » et avec « La Flore de Dordogne de B. et N. Bédé ». On peut aussi
utiliser la Flore méditerranéenne ou Flora Gallica avec succès !
Détermination avec Flora Gallica :
Les épillets comportent un ensemble de pièces florales qu’il faut observer attentivement !
Groupe A (1 fleuron proximal stérile, mais le Phalaris en a 2 minuscules, réduits à des lemmes poilues !)
1’ - 1 fleuron fertile
2 - Fleuron fertile précédé par 2 fleurons stériles
3’- Lemmes stériles semblables
4’- Glumes > lemme fertile
5 - Lemmes stériles ≤ 70 % de la lemme fertile ; glumes subcoriaces.............................................................
Phalaris
Phalaris
1’ – Epillets tous semblables et hermaphrodites, à fleurons seuls se détachant à maturité ; glumes à aile entière
ou érodée dentée, ou sans aile..............................................................................................................................................................
3
3’ – Glume à aile > 0, 2 mm de large...................................................................................................................................................
4
4’ – Base de la tige à 1-3 entrenœuds ovoïdes à subglobuleux ; innovations stériles présentes (mais souvent
manquantes en herbier) ; panicules à L/l = 3 à 6 .......................................................................................................................
5
5 – Pollen bien conformé à 60 % ; panicule non lobée, ou faiblement lobée à la base lorsqu’elle est très
développée .............................................................................................................................
Phalaris aquatica L. Ph. nodosa L.